28 décembre 2007

Dreamcatcher




La rue est déserte, comme si la nuit noire avait happé toute vie humaine.
Seules brillent les guirlandes, les milles ampoules tendues entre les façades, enroulées sur les arbres.
Rien ne bouge sinon les lumières clignotantes de Noël.
C’est une nuit froide, une nuit morte dans laquelle le garçon avance.
Lentement.
L’air glacé lui brûle le visage et le force à fermer les yeux. Les clignotements lumineux pourtant ne disparaissent pas de son esprit.
Dans sa tête ils se transforment en warning de voitures accidentées contre les murs environnant, sans bruit, sans dégâts apparents, juste des carcasses floues, en apesanteurs, à l’avant compressé contre les pierres des maisons.
Comme une image presque douce du chaos, figée sur son passage.

Puis il rouvre les yeux, le village est toujours endormi.
Il contemple alors le calme, l’immensité de l’espace engendré par le silence de la nuit.
C’est un bon anesthésiant pour le chaos de son esprit, la nuit.
Là haut, Très loin au dessus de sa tête, la lune est pleine et blanche et les étoiles se joignent aux guirlandes pour guider ses pas sur le sol cristallisé par le gel ; une immensité blanche aux portes de la ville, pure et féerique.



Le garçon est seul.
C’est un rendez vous avec lui-même et aussi avec les forces de la nature.
Balayant les peurs qui s’accrochent maintenant aux silhouettes sombres des arbres, il traverse les bois et s’arrête au milieu d’un champ de cristaux immaculé.
Le garçon pense à la solitude, la sienne, son alliée. Ce soir il la regarde en face et s’aperçoit de l’étendu de sa force et de sa beauté.
C’est dans la solitude que le garçon rêve, et avance.
Sous la grande Lune qui l’observe, il scrute encore un peu les lumières de la ville, dévorant des yeux chaque point coloré, chaque formes qui s'en détache.
Enfin il se laisse tomber dans l’herbe blanche.

Quand il rouvre les yeux pour la dernière fois, ce n’est plus du givre mais un champ de blé laiteux qui entoure son corps. L’air doux mais vif annonce la fin de l’été.
Le jour tombe.
Le garçon reste là, allongé immobile. Ses yeux clignent par intermittence. Son esprit vagabonde ailleurs, cherchant à détacher le rêve de la réalité.


Mais les sensations sont fragiles.



© ? © TROYEK (Come away with me)


BANDE SON :
Nick Cave & Warren Ellis ♦ Falling
The Assassination of Jesse James ... (soundtracks)

14 octobre 2007

Unknown Friend








Il a la silhouette flottante des êtres réels déjà absents, et leur teint blanc.
Il se laisse couler d’une pièce à l’autre dans l’appartement, changeant souvent apparence, visage et vêtements.
Tantôt icône déchue des années trente en costard - chemise blanche et pantalon noir - ou bien figure moderne du looser citadin, marginal ange gardien.
Sa présence nocturne est semblable aux aurores boréales, beauté fatale et insaisissable d’un certain mirage visuel.

Oui il ne vient parader que quand le soleil se cache à l’horizon.
Et dès lors que la nuit passe, s’installe le doute de l’illusion.
N’est–il qu’invention de l’imagination ?
Le doute est mince, son existence ne tient qu’aux images qui traversent nos têtes ; aux histoires qui s’inventent à mesure des heures que l’on arpente,
Le fil de nos hallucinations.

Alors il devient figurant du film muet de nos instants de vie solitaire.
L’homme de chair opaque aux limites de la transparence,
L’am(i) imaginaire.

29 août 2007

Zone de transfert

Générique




Le réveil sonne.
J’ouvre mes volets bleus avec les cœurs découpés qui me signalent que derrière, le jour se lève en grande journée blanche.
Parfois j’m’imagine la neige, mais c’est l’été. Alors finalement derrière les volets c’est rien que ces gros nuages pas trop contrariés, quand le soleil choppe les glandes.

Ca m’donne pas une franche envie de parcourir ma maison mentale, aujourd’hui j’me dis que j’ai partout zigzagué, parcouru les marches, les demi niveaux, ouvert et fermé les portes.
J’me couche sur le sol et je fixe le plafond, lui et moi des fois comme ça on s’fait la conversation.
J’lui dis : « hé mec, t’as des projets pour moi ? J’ai rien envie de glander »
Lui y m’répond : « T’as pas un truc à écouter ? »

Alors j’mets un disque dans le poste. Et souvent j’me prend à laisser filer les secondes.
Le grand voyage sans bouger, les mots les sons les images qui traversent mes journées.
J’ai tout pris.
50 jours d’overdose.

Et puis ce matin, le réveil sonne encore.
Les oiseaux entament un énième couplet en si majeur.
J’titube dans ma presque-chambre, j’enfile un truc au hasard, j’ouvre la fenêtre.
L’air chaud s’engouffre dans la pièce et s’agglutine dans mes connexions.
J’court-circuite doucement, j’ai l’habitude, pas d’erreur système juste une réorganisation.
Avant redémarrage.
Doucement, me sortir du mode veille et entamer la deconnexion cérébrale du peer to peer multimédia.
C’est comme ça un juste retour des choses.
Le temps reprend ses droits.

Bientôt.
I’m going back home.


Jacques Tati - Mon Oncle ♦ ♫ Générique

19 août 2007

Sad Tale





Juste comme ça, il effleure du bout des doigts les vieilles photos sépia du carnet Moleskine qui traînait sur la table. Minuscules particules de passé. Ça lui rappelle ses années whisky- cigarettes. Le crayon dans la main mais pas grand-chose dans la tête, ou si, mais pas les bonnes.
Y’avait des trous dans ses pulls, dans ses bras et puis encore dans sa tête, à cette époque, la mauvaise époque.
C’est pas dit qu’il s’en soit sortit, il se murmure à lui-même, mais il se donne au moins un bon point pour la conscience.

Dans le carnet là, ya la photo d’une fille. Sans cesse elle le tannait avec des « ça laisse des traces », ce genre de trucs bonne morale qui lui parlait pas trop à l’époque, un peu plus maintenant, à mesure que les pages se tournent et que les visages restent muet sur le papier fané. C’est pas qu’ils n’aient rien à raconter les photographiés, mais lui les moments passés il ne les a pas vécu, juste survolé comme un oiseau qui ne bat plus des ailes.
Et la fille avait raison, mais pas dans le bon sens des termes.

Alors bon sur la table, à part le Moleskine et les cigarettes, ya toujours le stylo noir.
Ya plus la bouteille dans le placard mais toujours du papier plein les tiroirs, et lui qui se dit que tant qu’a pas se rappeler, autant réinventer l’histoire.
Et faire danser des femmes en robe blanche sur sa tombe.





Will you visit me where my body rests,
Will you put on that long white dress?
La la la





♫ : Mark Lanegan - One Way Street
♫ : Mark Lanegan Band ( feat. P. J Harvey ) - Come To Me

31 juillet 2007

Brain Damage

© ?  ©Monty Nagler © ?




Ma citée imaginaire, éternel chantier cérébral, enchevêtrement d’arbres
aux branches contorsionnistes, pavés sinueux et labyrinthe de ruelles escarpées.
Ma tête en l’air vaporeux, l’éclairage brumeux des lieux fantomatiques
où la palette chromatique se règle en mode nocturne; bleu-nuit, bleu-gris ou foncé de l’air,
éclat orangé des lampadaires.
Ici on n’avance pas droit, on se perd en déambulations comme alcoolisées,
avec la vision voilée d’un état d’ébriété.
C’est un lieu où l’on se cherche sans trop l’intention de se retrouver.

Ma citée imaginaire, ville mutine de ma réalité,
semblable au pays d’Alice; aux merveilles un peu cinglées.
Zone à l’abandon, terrain éthéré.
Eternel chantier en mouvance, espace temps d’évasion propice à l’errance.











Listen the Brain Damages

1. BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB ¤ High / Low

2. BLONDE REDHEAD ¤ Misery Is A Butterfly

3. NEIL YOUNG & CRAZY HORSE ¤ Safeway Cart

4. QUEENS OF THE STONE AGE ¤ White Wedding

5. KAT ONOMA ¤ A Birthday

6. MARTIN McFAUL ¤ Train

7. PORCUPINE TREE ¤ Dark Matter


Polaroid Compilation #1 (winzip - winrar)

B.M.R.C [album : Stop (maxi 3 titres)] Blonde Redhead[album : Misery Is A Butterfly] Neil Young[album : Sleep With Angels] Q.O.T.S.A [album : Eras Vulgaris (japan edition)] Kat Onoma [album : Far From The Pictures] Martin McFaul [album : Pop Mansion ] Porcupine Tree [album : Signify]

16 juillet 2007

Ombres , Lumières , and The Sound of Silence

« I’m stuck here waiting for a passing feeling » chantait feu Elliott Smith. Ouai. Exactement.
D’ailleurs pendant que Jennifer Charles sussure une chanson française le long de son appartement à Brooklyn, je gribouille des damiers dans tout les sens d’une feuille blanche, et puis aussi, un beau garçon chante l'instant contre une porte d'hotel à Paris.
Je ne sais pas qui s’est lui. Mais c’est beau comme ça. Tout un art du silence. Et de l’ombre.

« Un quadrillage,
Du noir du blanc,
Calligraphique outrage de mon tourment,
Un coloriage des heures durant,
Des heures durant …
» chante Pierre Luquet des Bec Bien Zen, et pareil. Encore.
Le damier en « prise d’otage de mes instants »

J’emprunte des mots aux poètes hors lumière, poètes de l’ombre, comme quoi, on y revient toujours ; à l’ombre.
Comme quoi aussi, c’est une expression multi sens.

Quand je bossais de nuit, j’avais ce seul privilège de rentrer au moment où le jour se levait, sur ma route.
Le privilège aussi de traverser la ville endormie. Dans l’ombre des immeubles.
La lumière là haut n’était que pour moi.
Et le silence aussi.




Thomas Dybdahl - Untitled






Elysian Field - Jezebel






Bonus
Elysian Field - Shooting Star
Elysian Field - Stop The Sun

4 juillet 2007

No name #2

© ? © Steve Pyke

© ?





Tu danses avec moi ? Je lui ai demandé.
Je ne sais pas trop ce qui me prenait, j’avais envie d’absurde, j’aimai cette musique trop calme, et puis bordel, je m’en foutais.
C’était de ces moments de pure insouciance en moi, c’était rare, comme un calmant pour anesthésier ma conscience.
J’avais envie de l’inviter à danser, comme ça, parce que la musique était belle et qu’elle méritait d’être expérimentée.
Je le regardais assis sur le canapé, j’écoutais le flot des arpèges aux notes cristallines qui m’envahissait, et je voyais les gestes de mes bras suivant la mélodie.
Ca ne ressemblai pas à de la danse, juste à de la liberté. C’était totalement déglingué.
Je voyais dans son regard qu’il me trouvait dingue et ça me faisait rire. Je le regardais sourire.
Ferme les yeux au moins ! je lui disais, t’aura l’impression d’être sous la pluie, les bras levé pour sentir les gouttes t’imprégner, ou sur le flanc d’une falaise, là ou le vent te secoue de frissons glacés. Ferme les yeux, tu te sentiras vivre !
Alors il m’a demandé de façon détournée si je déconnais.

- « Il y a tout ça dans ta tête ?
- « Non bien pire, je lui ai répondu, t’imagines pas le nombre de trucs psychédéliques qui y joue à cache - cache. C’est comme ça parfois ça explose de moi. Mais tu peux les comprendre, t’as juste à écouter »

Alors il a hoché la tête et il s’est allongé. Je l’ai vu fermer les yeux et laisser sa cigarette se consumer entre ces doigts. Il ne dormait pas, à un moment il m’a dit « je crois que je comprend pourquoi on te perd parfois, là je le vois, ton autre univers, pas de falaise mais le toit d’un immeuble sur la baie de San Francisco.

C’était ça. Sa liberté
Et la chanson s’est terminée, alors je l’ai relancé, en mode répété.
Y'avais nos petites têtes de fêlés dans l'air de cette berceuse lunaire, et la piece pour nous est devenu lieu d'imaginaire.



1 juillet 2007

Bilan



C’est le temps de la réflexion, le temps, juste, après la course.
C’est l’idéal moment pour me coller le nez à cette fenêtre objet que je décrivais dans un devoir de français.
J’ y vois le mouvement extérieur qui tranche avec le statique intérieur, j’y repense les moments passés et ils se matérialisent devant mes yeux du genre flash back série télé.
Essayer d’y traduire en mots c’est pas facile, parce que ce sont des émotions, des sensations, simplement pures, d’abandon, quand le cœur se libère de l’armure.

Le bilan de cette année je n’arrive pas à l’attraper, il me glisse entre les doigts de pied comme ce sable qu’on a tellement piétiné.
Alors je jette juste un coup d’œil pour ne pas l’effrayer.
Je scrute les visages à travers cette vitrine de mes pensées, j’y vois les rencontres, mes amis sur le train du rêve, ces gens qui dansent et s’émerveillent, qui se rassemblent quand ils n’ont pas sommeil. Les même qui descendent les toboggans à l’envers et grimpent aux arbres jusqu’au soleil. Ils portent tous la vie à l’intérieur d’eux, ils en prennent soin comme de ces feux nocturnes qu’ils attisent.

Et puis une image, autre, prend le pas sur tout ça, elle vient d’ailleurs, fragment pelliculaire de film. Le personnage en errance du premier film de Jim Jarmush « Permanent Vacation » - dépose la pointe d’un tourne disque portable sur un 45 tours.
Musique Maestro
La musique cette année quelqu’un en a attrapé les ondes pour en faire un meuble d’ébéniste sur le thème de la modularité. Devant moi récemment c’est l’espace temps qui s’est modifié :
J’ai vu un ange noir au concert de Woven Hand. David Eugene Edwards chanteur-shaman.
Mes yeux fixés sur les gouttes de sueur perlée de ses mèches blondes, j’observais le voyage mystique intérieur de son visage et de ces yeux en évitant le fond de ce regard qu’on jurerai omniscient, et pour moi c’était clair, sur son dos, comme deux grande ailes, tantôt blanches ou noires, qui se déployaient.
Pouvoir hypnotique de la musique… Trop intense pour être capturé.
Instant sacré.
(Restart again *)






Voilà donc une page se tourne, toutes ces choses là sont en attente d’être renouvelées, j’aimerai parler d’été mais à ma fenêtre c’est l’orage qui se déchaîne en rafale de vent mouillé.
Temps mélancolique parfait, j’ai un p’tit brin de nostalgie qui court toujours sur les mois défilés et un cyber pote m’a filé la bande-son au poil pour mes envies léthargiques.
Morning After Girls hum ? Si ça vous tente je fais partager. Allez ...






The Morning After Girls - Hidden Space
The Morning After Girls - Hi - Skies



Bonus :
Woven Hand - Winter Shaker
Woven Hand - Dirty Blue


click droit, enregistrer sous sur les liens, format mp3

21 avril 2007

Attentat

Tu vois Malik il s’écaille, de toute sa peau d’humain, ya cette image et puis ses mains, sur ces yeux.
Dans ma tête ça fait comme un chagrin de paroles hétéroclites :
Il me dit « j’aurai voulu être gardien de musée, j’aurai appris à regarder le silence et à l’appréhender, je serai devenu le mime de ma personnalité. »
Alors il rajoute des gestes et poursuit « mais la vie n’écoute pas bien les gens dans les yeux,
Ni dans leur mains
Alors moi, qu’est ce que je deviens ? »

Je regarde Malik, la poésie de ses bras qui forme la chorégraphie des mots qu’il ne prononcera jamais.
C’est beau mais petit à petit, l’homme en lui disparaît, alors ça n’a plus d’intérêt.
Malik en ce moment il s’effrite, tu vois, ya tellement peu de gens qui écoutent ses silences que c’est comme s’il était déjà mort.
Malik emprisonné s’endort.

Avant encore, il se battait, se débattait contre ces faux semblant qui l’exhibait comme pantin articulé, marionnette du théâtre morne de sa vie muette.
Mais rien ne change. Aujourd’hui, Malik s’évapore dans des nuits somnambules, et planifie ce jour où il assassinera les mots parlés.
Attentat programmé.






&#169 Holly Stewart

17 avril 2007

Voix Interieures





Avance à travers la nuit, avance
Avance à travers la nuit, avance

Il y a des visions, il y a des souvenirs
Il y a des échos de sabots assourdissants
Il y a des feux, il y a des rires
Il y a le son de milliers de colombes

Dans le velour de l’obscurité,
Par la silhouette des arbres silencieux
Ils regardent, ils attendent
Ils sont temoins des mysteres de la vie

Des etoiles en cascade sur les anciennes collines
Elles dansent aussi loin que la mer
Remontant sur la terre, tu peux sentir sa douce main
Menant à sa destinée

Emmene moi avec toi dans ce voyage
Ou les limites du temps sont maitenant inversées
Dans les cathédrales des forêts
Dans les mots des langues à present disparus

Trouve les réponses, pose les questions
Trouve les origines d’un arbre ancient
Fais moi danser, fais moi chanter
J’avancerai jusqu'à ce que la lune rencontre la mer.



Traduction des paroles de "Night Ride Across the Caucasus"
Texte de Loreena McKennitt









Ou sont donc passé nos racines ?
Vous rappelez vous seulement de là où vous venez ?
Je l’entends m’appeler parfois, cette terre au cœur presque brisé
A l’heure où les feux se rallument dans les communautés, je retrouve cette voix qui me ramène à l’essentiel.
De l’essentiel à la pureté.
Mais je cherche sa source.

Je n’avais pas voulu voir la belle frimousse de Gaïa se rider si vite, je découvre désormais son portrait de Dorian Gray.
Notre maison s’effrite, nous perdons nos fondations.
Entre l’homme et la nature, si le premier acceptait un peu l’humilité , nous laisserions nous enfin guider ?
Il sera temps que l’humain réapprenne à danser les éléments, à voyager au gré du vent,
Son rôle n’est plus à la domination.
Est –il si difficile d’ouvrir son cœur dans le peu de temps qu’il nous reste. Pourquoi tout gaspiller à calculer sans cesse, l’instinct a toujours été là pour nous ouvrir le chemin, si nous savions l’écouter….
Mais nous satisferions nous d’aimer ?

La petite voix qui m’est revenue en ces nuits tièdes ne me donne pas de réponse
A suivre la voix ne retrouve t’on pas son chemin ?
J’aimerai les suivre ceux qui ont continués la marche, ils apprennent du passé pour mieux suivre les traces du futur, et c’est bien le respect qui leur ouvre les portes de l’humanité.
Ils ont des allures d’anges et le sourire de l’espoir.







Site Francais sur Loreena McKennitt
Site Officiel sur Loreena McKennitt

Nouvel Album :

26 mars 2007

Intolerance

J’t’ai observé minutieusement, dans les moindres contours de ton mépris et j’ai compris cette limite qui nous sépare.
Cette intolérance qui t’envahi et t’égare.
Y’a comme un gouffre entre nous sans pont ni passerelle de ton coté, au fond juste ce ruisseau de ta haine dans lequel moi, je me casse les dents à chaque fois que je tente l’enjambée.
Ca m’fait flipper.
L’intolérance, cette triste engeance.
Ton arme, ton armure et ton armée de fidèles à tes cotés.

Maintenant seulement je te laisse sur le bord de ma route. Elle te déroute ma différence, j’ai bien compris qu’elle n’avait rien à t’apporter.
Alors j’t’aime un peu mais pas trop, juste que tu me rappelles à la réalité, qu’après toi y’en aura d’autres et qu' j’aurai moins mal de la bétise. Le manque de respect tu sais je l’exorcise.
Alors tu peux te fatiguer.
Mais tu t'enfermes, toi dans la belle cage que tu te créer.
J’espère que tu y trouveras enfin quelque chose à aimer.



10 mars 2007

Conte de la folie ordinaire








On est un peu cintré, nous, dans notre genre humain.
On sait.
On laisse les choses nous échapper, on s’essaye à en retenir les derniers fragments,
évidemment histoire de se relever de la chute.
Alors on pleure, on se marre, on lutte, avec ce qu’on a rattrapé :
le vent qui nous fait danser, les vérités qui nous chahutent.
La vie est une grande montagne russe où on s’effraye de la pente,
en montée ou descente.
Une grande comédie dramatique en somme, toute en comique de répétition
– en échecs mattes et bizarreries joyeuses.

Et puis alors parfois, parfois
Entre rires et larmes, on s’immobilise soudain en contemplation de l’un des nôtres,
parce qu’il incarne soudain l’inconnu (oh ! vil créature à l’identité perdue).
Il se tient là mais il n’est plus lui, alors on se murmure :

- Qui es-tu vraiment, toi, l’autre, l’inconnu ?
Et une petite voix de répondre
- Je suis l’imprévu ! j’habite l’instinct, je suis celui ou celle qui secoue le quotidien.

L’imprévu, bien sur !
La folie ordinaire

On est un peu cintré, nous, dans notre genre humain.
On comprend.
C’est beau l’absurde.
On finit par vivre, et ça ne passe plus inaperçu...








Message subliminal :
Assez lu de bétises ! courez après la famille Hoover, jetez vous sur ce film






LITTLE MISS SUNSHINE de Jonathan Dayton & Valerie Faris




8 mars 2007

Reste les maux et les sons...

Matinée ensoleillée d’automne, fin d’après midi d’été.
Au choix : couché ou levé de soleil.
Ya des fantômes qui hantent ces atmosphères, ces espaces qui échappent à la réalité.
Ils sont là cachés avec leurs 6 cordes et leur sensibilité à fleur de peau, leur retenu magnifique et leur putain de vérité qui fait mal, leur justesse en mots et mélodies pures qui cachent la pire des descentes au enfer.

Le beau maquille le triste.

Souvent leur beauté à eux, ça donne envie de marcher sur l’eau. Mais parfois malgré tout, c’est tout juste larme de crocodile.
Et aujourd’hui, à l’heure ou je dépoussière mes pensées, et qu’ils reviennent se poser sur mon épaule, je me rapelle du vide qu’ils ont laissés. Ces enfoirés

Elliott Smith est mort il y a 4 ans, il en avait 34
Nick Drake est mort il y a 33 ans, il avait 26
L’un se revendiquait de l’autre, et tiens, c’est bien Dame Tristesse qui les aura tout les deux emporté …

Maintenant, ya plus rien à dire.
Tout à écouter.




Nick Drake - Milk and Honey
(video amateur)






Elliott Smith - Son of Sam






mp3 d' Elliott Smith
mp3 de Nick Drake

Good Bye one more time, Gentlemen ...

5 mars 2007

Cavalcade sur doigt de pied




Tu vois comme quoi, on grandit, on finit par s’en sortir de ces petits corps d’adolescents meurtris.
Enfin tu grinces des dents toi oui, tu te débarrasses plus des tes peaux mortes, elles te collent aux bask’ comme c’est pas permis, allez arrache toi donc de cette chrysalide qui t’emprisonne, cette image de toi qui t’empoisonne jette-là par-dessus l’océan qui trotte dans ta tête depuis si longtemps.
Ne viens plus me voir pour me demander de te faire hara kiri, parce que ces choses là ça suffit, je n’ris plus moi je t’assure, j’avance ça j’en suis sur, mais j’prend bien les virages en lacet.
Là où mes doutes et mes peurs sont enlacés.
Mais bon les tempêtes avec toi à présent c’est passé, ma mer est calme alors j’rame tranquille vers un nouveau monde.
J’tiens ma vie comme une fronde.
Un peu comme tout le monde.
Notre futur à tous c’est le fil du rasoir, moi j’veux des arbres, des branches, des balançoires. J’penche pour le coté du dérisoire parce que j’veux d’la vie, pas du temps.
J’fais de la revolution à la seconde.
J’veux juste qu’on avance dans le présent. A l’instinct à l’instant à l’aveuglette en galipettes
Le fil d’Ariane cousu en chaussette.

4 janvier 2007

Estompe




Sans mes lunettes
J’vois que tes couleurs, un peu floues sur ta silhouette,
J’vois pas tes yeux, pas ta bouche,
J’vois pas trop ce que tu fais ni ce que tu touches
Mais j’t’observe si fort que je cerne un peu mieux ton corps.
Je choppe les mouvements, l’élan des mouvements,
J’appréhende le monde comme un grand dessin estompé, un film brumeux où tu ne ferai que danser.
Y‘a pas vraiment d’limites à ton identité, pas d’limites sous mes pieds non plus, j’pietine les détails qui affluent autour de nous,
Et j’mets tout mon cœur à ne plus rien voir du tout.
Mais toi t’es là quand même alors mes yeux se cachent et te sèment, un peu
J’vois tes couleurs, j’vois pas tes yeux
J’sais pas d’où viens ta voix parce que j’vois pas ta bouche, j’imagine juste des petits bouts de mots qui s’envolent d’entre tes lèvres rouges.
Moi comme ça, ça me va, j’avale plus de couleuvres.

Mais j’ vois tes couleurs et ça bouge
Et les bords s’échappent,
L’espace devient alors un grand portrait abstrait, j’me suis planté.
On m’avait dit « l’amour est aveugle »
J’avais répondu « ça se saurait ».





photo: © Eric Tellier