1 mai 2011

Et gratte gratte sur ta mandoline mon petit bambino...

Avril.
Do you know how to catch black butterflies ?



Je l’ai vu. L’enfant sauvage. Elle est blonde et minuscule. Cruellement belle et magnétique. Sa main était « injure » haha, mais fallait voir un peu les solos de Fender qu'elle te balance et la puissance des notes qui fendaient l’air.
Le 13 avril 2011, Anna Calvi était à Lyon, c’était méga complet, ça venait de partout voir le phénomène et bon … ç’est un phénomène. A ne pas confondre avec « sensation du moment » entendons nous bien cher non lecteur.
Elle était à deux bras tendu sous mon nez et alors la première impression générale : elle est vraiment microscopique la mignonne, même perché sur 10cm de talon de secrétaire sévère, le rouge à lèvre lui cernait belle et bien sa grande bouche, grimaçante à chaque parole enragée. 
C’était vraiment beau. C’était surtout diaboliquement charismatique.
Anna Calvi c’est le genre de nana qui te sort une voix live plus impressionnante que sur son album déjà méchamment bien produit, c’est aussi le genre de nana qui fait du rock plus dur et plus fort que n’importe quel gros groupe de mec à guitare, juste avec sa Fender, son batteur choriste et sa copine multi- instrumentiste marathonienne - de la pédale d’harmonium aux percussions supplémentaires. 1m50 de sauvagerie non contenue, musical et lyrique. 1h30 de désert aride, de chevauchés épiques à travers béton, poussière et opéra. Et les lumières s’éteignent. Blackout dans ta tête.



Le concert au Trianon deux jours plus tard est à voir en entier sur arte live web



*


Sinon deux jours avant, Josh T. Pearson était de passage à Grrrd Zero, salle de concert associative dans le quartier de Gerland. Le truc ressemblait vraiment à un ancien squat et la scène était cool.
Pearson c’est un peu l’antithèse physique de Calvi voyez ; 2 mètre de haut, une barbe de 3 km, rouflaquettes en masse et tignasse aux épaules. Etonnament ces deux là partagent le même jusqu’auboutisme musical et scénique - pas facile d’accès le barbu bourru encore moins que la femme fatale, mais complètement possédés par leurs instruments – et certaines pluies d’arpèges ensorceleurs et torturés.
L’univers de Pearson c’est le désespoir abyssal de l’âme en errance, la mélancolie suprême dans la voix. Folk fragile et rageur. Fragilité des sentiments et rage à peine contenue face aux difficultés d’être entier, totalement sans compromis. Demmerdez vous avec sa musique, il ne cherchera pas à vous plaire.
Bilan : révélation.







Voila... voila et sinon on reparle très vite du rock-dub-soul weirdo de Lanois que j'ai vilainement mis de coté mais qui vaut son pesant de cacahouette, et en attandant on peut même cliqué sur les pochettes pour écouter les albums. 

7 mars 2011

Brèves de comptoir discographique #1 : "champs" d'expérimentation aèrien


Février. Ooulala.
28 jours et too much things to say. D’abord JUNIP qui annule son concert à Lyon presque à la dernière minute, dammit ! et puis les BLACK ANGELS qui sauvent la mise 3 jours après en défonçant les tympans de la fosse à coups de larsen bien placés droit dans ta face, haha, j’avais prévu les bouchons, je ne suis pas suicidaire. Il faudra noter que la fosse de l’Epicerie Moderne ressemblait ce jour là à un grosse boite de sardine bien serré et vraiment moite, et donc qu’on aura pas pu frétiller les bras dans le vent sur le vraiment très Kinksien « if you call my name / on the telephone/ tatata tata » ... mais c’était fichtrement bien quand même.


The Sniper at The Gates of Heaven - Live Epicerie Moderne, Lyon.




Aaah le retour prochain du printemps et les fleurs musicales en pleine éclosions, les coups de cœur une plombe après le déluge et les séances de rattrapage. Je ne pense pas que je ferai succin cette fois çi. (Peu t’importe)


José Gonzalez, un garçon formidable. J’ai beaucoup ri en apprenant que dans ses jeunes années, il avait commencé par le punk. Non ce n’est pas une blague, je parle bien du petit gars frisé d’origine euh…argentino-suédoise, voix aérienne et guitare classique pour seules compagnes discographique. On a beaucoup parlé de la reprise de Massive Attack mais il a souvent fait mille fois mieux ; VENEER notamment, premier album folk indé transcendantal…
Et donc 2010, et donc JUNIP, et donc José à des copains. Cool.
En fait c’est un projet qui commence à dater un peu et qui finalement n’est pas très concret sur la durée au niveau line–up mais on s’en fout un peu puisque le premier album du groupe est une vrai réussite.
C’est ce qui manquait à Gonzalez, le groupe, la densité de l’instrumentation. Même s’il était déjà tout à fait fascinant en solo, il lui manquait parfois le background électrique et le petit truc fou qui t’empêche de tourner en rond et éventuellement de te mordre la queue en accoustique. JUNIP.
Le plus étrange sur cet album finalement, (hormis la pochette) c’est le son cheap un peu grésillant style k7 audio seventies. Pourquoi diable ? La question reste entière… partit prit de production ou amours Lo-fi ? Un peu déstabilisant pour les enceintes, mais bref…
Impossible de mettre une étiquette au groupe sinon celle de musique aérienne, mélange bizarroïde de style et métissage, voyage dans le temps et les sonorités. On reconnaît juste très bien la voix inimitable de Gonzalez définitivement perché du coté des nuages, la guitare toujours entre les mains et les arpèges toujours aussi fluides. C’est un peu psychédélique, pop, un peu folk rock, très expérimental et pourtant ça reste easy listening, ce qui est quand même une certaine prouesse en soi et qui fait de ce disque une belle pièce unique originale dans un paysage de revival souvent mou ou feignant ou les deux.



ROPE AND SUMMIT


WITHOUT YOU




A suivre … de la rockeuse blonde torturée et de l’expérimental rock-dub-soul. Tout un programme.

12 janvier 2011

RESET


  THE POGUES - Young Ned Of The Hills

Welcome in 2011.
Pas de bonnes résolution pour le blog, finito, je suis l'inconstance et ça me va bien comme ça. Pas mal de chose en construction, en déconstruction, et de la musique qui revient et s'en va, mais revient toujours.
J'ai oublié de parler de plein de choses, j'ai oublié tout cour. L'autre jour j'écoutais Miles Davis en cuisinant un truc à base d'ognions, il pleuvait dehors, dedans il fesait chaud et finalement le sentiment qui se dégagait du moment me suffirait à vivre toute une vie de solitude. Ca me tiens toujours, ce truc musical qui crépite en moi.
C'est l'hiver et c'est propice aux sons tourmentés, au jazz devant la cheminée mentale, au post- rock qui berce les fins de journées grises où le ciel est un plafond presque palpable. J'ai écouté les Pogues dans un pub irlandais pur souche et c'est souvent l'hiver que revient façon boomerang mon amour des musiques celtiques, version punk ou pas.



En 2010, j'ai vu la brune Scout Niblett étaler ses tripes sur scène, c'était sauvage et rock, mille fois plus que n'importe quel groupe à étiquette , sauf que la fille sur les planches est seule avec sa guitare éléctrique, son aplomb et éventuellement son pote batteur, bref c'était rugueux, sans concessions et totalement passionant.






Alina Orlova le même soir defendait les couleurs de la fébrilité touchante, en lituanien, en russe, au piano-voix. Elle est drole Alina, elle parle anglais en roulant tellement les "R" que vraiment on ne peux que l'écouter d'une oreille trrrès attentive. Et sa musique évolue sur le fil du rasoir, puissante sur disque, beaucoup plus intimiste et profonde sur scène meme si parfois ça manquais de relief, n'empèche qu'en accoustique certaine de ses contines mélancoliques poignardent méchamment en plein coeur, que tu comprennes ou pas ce qu'elle dit.




Là, en ce moment j'ai des relents de nostalgie emotionnelle relié à un disque d' Explosion In The Sky rapport à la saison finale de Friday Night Lights en diffusion, et à son soundtracks miraculeux.
Et bientôt, ou pas, je reparle de JUNIP, la dernière pépite de José Gonzalès qui se planque le nom et la guitare derrière son nouveau projet en groupe, le coquin.

Pour écouter les albums, c'est toujours un clic sur les pochettes.