29 août 2007

Zone de transfert

Générique




Le réveil sonne.
J’ouvre mes volets bleus avec les cœurs découpés qui me signalent que derrière, le jour se lève en grande journée blanche.
Parfois j’m’imagine la neige, mais c’est l’été. Alors finalement derrière les volets c’est rien que ces gros nuages pas trop contrariés, quand le soleil choppe les glandes.

Ca m’donne pas une franche envie de parcourir ma maison mentale, aujourd’hui j’me dis que j’ai partout zigzagué, parcouru les marches, les demi niveaux, ouvert et fermé les portes.
J’me couche sur le sol et je fixe le plafond, lui et moi des fois comme ça on s’fait la conversation.
J’lui dis : « hé mec, t’as des projets pour moi ? J’ai rien envie de glander »
Lui y m’répond : « T’as pas un truc à écouter ? »

Alors j’mets un disque dans le poste. Et souvent j’me prend à laisser filer les secondes.
Le grand voyage sans bouger, les mots les sons les images qui traversent mes journées.
J’ai tout pris.
50 jours d’overdose.

Et puis ce matin, le réveil sonne encore.
Les oiseaux entament un énième couplet en si majeur.
J’titube dans ma presque-chambre, j’enfile un truc au hasard, j’ouvre la fenêtre.
L’air chaud s’engouffre dans la pièce et s’agglutine dans mes connexions.
J’court-circuite doucement, j’ai l’habitude, pas d’erreur système juste une réorganisation.
Avant redémarrage.
Doucement, me sortir du mode veille et entamer la deconnexion cérébrale du peer to peer multimédia.
C’est comme ça un juste retour des choses.
Le temps reprend ses droits.

Bientôt.
I’m going back home.


Jacques Tati - Mon Oncle ♦ ♫ Générique

19 août 2007

Sad Tale





Juste comme ça, il effleure du bout des doigts les vieilles photos sépia du carnet Moleskine qui traînait sur la table. Minuscules particules de passé. Ça lui rappelle ses années whisky- cigarettes. Le crayon dans la main mais pas grand-chose dans la tête, ou si, mais pas les bonnes.
Y’avait des trous dans ses pulls, dans ses bras et puis encore dans sa tête, à cette époque, la mauvaise époque.
C’est pas dit qu’il s’en soit sortit, il se murmure à lui-même, mais il se donne au moins un bon point pour la conscience.

Dans le carnet là, ya la photo d’une fille. Sans cesse elle le tannait avec des « ça laisse des traces », ce genre de trucs bonne morale qui lui parlait pas trop à l’époque, un peu plus maintenant, à mesure que les pages se tournent et que les visages restent muet sur le papier fané. C’est pas qu’ils n’aient rien à raconter les photographiés, mais lui les moments passés il ne les a pas vécu, juste survolé comme un oiseau qui ne bat plus des ailes.
Et la fille avait raison, mais pas dans le bon sens des termes.

Alors bon sur la table, à part le Moleskine et les cigarettes, ya toujours le stylo noir.
Ya plus la bouteille dans le placard mais toujours du papier plein les tiroirs, et lui qui se dit que tant qu’a pas se rappeler, autant réinventer l’histoire.
Et faire danser des femmes en robe blanche sur sa tombe.





Will you visit me where my body rests,
Will you put on that long white dress?
La la la





♫ : Mark Lanegan - One Way Street
♫ : Mark Lanegan Band ( feat. P. J Harvey ) - Come To Me