26 décembre 2006

Accroche - coeur

© Christian Fournier




Les sentiments t’entourent, ça t’enveloppe, sur les contours de tes époques.
Ca suit ton corps traçant des volutes, ça se dispute sans équivoque
La meilleure place de ton coeur
Y’a même des liens, regardes les bien, autour de tes mains
Serrés des milles nœuds marins
Que tu ne sens pas toujours au premier abord mais qui serreront ce cœur au détour d’un port.
Y’a pas toujours de place pour tout ce qui se souffle à ton oreille alors ça s’accroche en boucle et hante parfois ton sommeil.
Y’a des nuits couleur charbon et des jours sans bruit, des déjà vu comme comparaison, des ponts et des cachettes sur pilotis.
Toutes ces sensations ses sentiments ça éblouit, jamais apprivoisés ils restent un endroit pour les réfugiés.
Pour tout les pas sages de passage, les éreintés du voyage, les enfants sauvages même les écorchés.
Ca reste un phare, un grand phare, fort de ces grandes tempêtes qui s’entêtent dans toutes nos têtes…
Et inlassablement nous repetent que
Nos sentiments éclairent nos corps, éclairent nos cœurs
Jusqu'à la mort.

29 août 2006

Message à caractère informatique

Faute de connexion Internet à porté en cette nouvelle rentrée, POLAROID se met en stand-by pour quelque temps indéterminés, mais pas infinis, non non.
Pas de nouveaux messages pendant quelques jours additionnées-multipliées donc, mais toujours la possibilité de jeter un œil sur les anciens, dans la rubrique INSTANTS PRECEDENTS (Archives) du coté de la barre de droite.
Alors j’espere :

A bientôt …
See You Soon …


24 août 2006

Wild Cat

Parfois Cat Power reprend Nina Simone et chante Wild Is The Wind, que le « vent est sauvage ».
Parfois elle prend sa guitare, une camera, part chanter dans la nature et le vent autour d’elle est sauvage.
Un peu comme elle finalement, chat sauvage.
Au détour de cette « Sad Sad Song » , vous ne verrez presque pas le visage de Chan Marshall (ou Cat Power) parce que ce n’est pas important. Chan parle aux arbres (Speaking for trees – le titre du DVD) avec sa voix sauvage, au milieu d’une nature sauvage où le vent est sauvage.
Alors on ne la voit pas vraiment mais Cat Power griffe tout en douceur.





Et puis parfois, on retrouve Chan qui gambade autour d’un stade d’athlétisme en combinaison vinyle rouge, moitié-cruscifiée et entourée de nana en tchador, mais c’est sous la direction d'Harmony Korine pour le Clip du dernier single, donc on ne s’étonnera qu’à moitié.
En tout cas dans ces images là on est bien loin de la Cat Power du live de Nulle Part Ailleurs en 1995 pour Nude As The News, chanson sauvage, interprétée sur le fil du rasoir :





Et puis ... à écouter
Cat Power - Satisfaction ( Session Live pour Radio Aligre )

18 août 2006

On The Road

© Jean-Francois Raskin



























Grande route de goudron noir, ligne de fuite sombre entre deux plaines d’herbe sèche. A pied.
Traversé introspective, ou …
Traversé rétrospective ?
Pensées successives emportées par les rafales d’un vent qui joue avec les vêtements comme le tissus d’un cerf-volant.
Vent froid qui soulève les cheveux bruns, les souffle et les décoiffe plus silencieux qu’un sèche-cheveux, vent froid sous plafond de nuage, gris-gris.
Temps mystique, atmosphère électrique.
Orage dans l’air.
A travers les vitres d’un refuge, de grands arbres electro-magnétiques qui s’abattent sur les terres… et pluie, averse qui s’ensuit.
Le sable s’humidifie.
Sur les carreaux de la petite fenêtre quelques gouttes qui glissent comme l’encre qu’on souffle avec une paille, qui se laisse couler sans connaître la ligne d’arrivée.
Avant que le soleil ne revienne tout assécher.

A pied, marche solitaire et linéaire sur le tracé, un autre jour, une autre journée.
La démarche lancinante devient mécanique, à mesure que s’égrènent les pylônes électriques plantés dans le paysage desséché.
Le corps suit
la volonté de l’esprit qui le guide.






Lady
Of Guadalupe
Make my sight clear
Make my breath pure
Make my strong arm stronger and my fingers tight.
Lady of Guadalupe, lover
Of many make
Me avenge
Them.



Notre Dame
De Guadalupe
Faites que ma vue soit claire
Et mon souffle pur
Faites que mon bras soit plus fort et mes doigts plus fermes.
Notre Dame de Guadalupe, vous qui les aimez
Tous Faites
Que je les
Venge.



Extrait tiré du livre de Jack Spicer « Billy The Kid »
Traduit par Joseph Guglielmi pour l’album de Kat Onoma.

11 août 2006

Voices

Fin de soirée au bord de l’océan ou dans le grand désert, les voix s’évanouissent comme dans l’espace l’individu se retrouve seul. Entendez vous ces voix alors ?
Voix de velours pourpre ou bordeaux, d’épais rouleaux qui s’étendent sous les pieds, comme un tapis rouge de grande cérémonie.
Tout ça finit par envelopper, précautionneusement sans intonation brusque.
Même le plus virulent des terre-à-terre s’y laisserai perdre, se laisserai prendre à quelques divagations poétiques. C’est mettre la tête dans les nuages et la ressortir avec la certitude que l’homme peut voler.

Mirage d’un desert riche // ocean de secret, parfois rugueux // pureté absolue, d’infinies surfaces rèches // et etendues saline - parfois souvent eldorado musical où pépites d’or cohabitent avec perles marine.

Mark Lanegan est la voix du désert, Isobel Campbell celle de l’océan,
L’album s’apelle Ballade of The Broken Seas,
La chanson est une Montagne Noire ou un Revolver



Isobel Campbell - BLACK MOUNTAIN
Isobel Campbell & Mark Lanegan - REVOLVER

27 juillet 2006

n o n a m e o n e





« Un peu de douceur » je lui disais « comme le temps qui coule dans le sablier ».
Il y avait ces couleurs, tout un dégradé au dessus de nos tête, du vert souvent vif agité par le vent. Il y avait ces cheveux roux colorés, petites mèches ensoleillées par moment parcourut de reflets dorés.
« Le vent chatouille la nature on dirait, regardes-là se tortiller ! » il remarquait, « crois–tu qu’il serai capable de me débarrasser de ma colère ? »
Je ne savais pas trop.
J’écoutais un peu sa voix un peu ses yeux un peu tout et n’importe quoi, lui et rien à la fois. Et puis … « viens voir ! » je m’écriais, « regardes cet arbre ! Tu m’aides à grimper ? »
- « Pourquoi ? »
- « Juste parce que s’il te plait »
Je n’ai jamais été très douée pour les explications, peut être que je n’en avais pas vraiment, ou si, particulièrement à ce moment là je me suis dit que là haut je me rappellerai de sa question.
Sur le chemin, les branches des arbres étaient arquées, cette particularité qu’on aurai dit répétée à l’infini, avait créé une voûte organique, tunnel végétal, un truc banal pour l’endroit. C’est juste qu’on ne voyait plus le ciel.
Je suis monté à l’arbre.
Très haut.
Par-dessus la voûte.

« Qu’est ce que tu vois ? » il m’interrogea, et moi gentiment je me moquais « Le ciel imbécile ! qu’est ce que tu crois ? »
- « Bien sur, bien sur que tu vois le ciel, mais comment il est ? »
- « Peut être …peut être que tu devrai venir voir par toi-même, je crois qu’il te plaira »
- « Je préfère que tu me racontes »
- « Eh bien …c’est un grand désert à l’envers, un désert de coton tout blanc et immensément plat »

Il ne répondit pas. Pendant ce temps moi, je me rappelais de sa question, alors je lui soufflais « C’est peut être là dedans que tu pourrai étouffer ta colère. »

24 juillet 2006

Lignes d' horizons

C’est une très longue ligne directrice, une courbe qui se prolonge, le fil d’un songe. C’est une ligne souple qui s’allonge, une corde dont le bout s’est contorsionnée, s’élève ou plonge avant d’être nouée. Ce sont les marquages en pointillés d’une route en lacet.
Ce sont toutes nos avancées et tout nos arrêts (toutes nos pensées, tout nos regrets)
Ce peut être lui.
Ce peut être nous.
Celui qui se suis ou bien ceux qui s’avouent. Je veux dire Moi et Toi, mais je te laisse le choix.
Il y a une infinie richesse à chercher des directions, des sens pour couper ces cordons. Il y a une simple détresse à s’attacher autant à certaines relations.

En ce moment l’idéal se prête à confusion pendant que l’inégal recolte l’aversion. Au fil de nos erreurs pourtant, se fissurent se défont nos chaînons.
L’instant présent est à l’abandon. En longueur alors, tout s’emmêle pêle-mêle entre anges et démons.
Trop de ficelles qui s’emmêlent, des pieds jusqu'à nos têtes, nous propre-marionettes.

C’est une ligne dans une main, comme une trace de destin, ou une ligne oubliée d’un récit du passé. Elle peut être n’importe quelle sorte, n’importe quelle escorte,
Ce peut être une vie (ou un message inachevé).
Une continuité de point à relier.




© Ilan Amihai

18 juillet 2006

HEY KID

Fort Summer



Le désert comme terrain de jeu
Guerre de clan, Guérilla
Et Coups de feu.
Mais Toi ? Où tu courrais comme ça ? Billy sous ce soleil de plomb, entre le plomb des balles.
En rafale.
Ta légende laissait des traces dans la poussière. Derrière toi.
Au carrefour des frontières t’étais tout et rien à la foi, héro hors la loi des espaces désertiques, figure historique engagé dans des guerres de Comté, ta tête était mise à prix Billy pourtant t’aura bien finit par t’échapper. Genre identique aux ressuscités.
Une dernière fois.
Tu relançais les dès.

Dans le désert
Des cavaliers
Des histoires qui se perdent, des cavales qui commencent. Et la mort arbitre.
L’Histoire ouvre un nouveau chapitre.
Billy au milieu de tout ça, comme un gamin trop fier, comme un commanditaire de vendetta, t’as laissé ta légende parler pour toi.
Après tout, l’eau coule sous les ponts et inonde. Même au Nouveau Mexique. Même si… ton nom gravé, au pic sur une tombe. Billy.

C'est bien l’encre sur le papier qui t’aura enterré. Celle de Pat Garrett le premier.
Car Fort Summer, Kid te cachait encore, sûrement abîmé mais pas mort ?
(Remember) 13 juillet 1881, de quelle couleur était la nuit pour toi, ce soir là ?
« The radio that told me about the death of Billy The Kid » *
Et là bas, là bas dans le desert: pas encore ?






*
« C’est la radio qui m’a apprit la mort de Billy The Kid
(Un jour d’été brûlant, un jour avec des oiseaux dans le ciel)
Imaginons une frontière – un poème où quelqu’un pourrait se cacher avec la troupe d’un sheriff à sa poursuite – à mille kilomètres s’il faut qu’il fasse mille kilomètres – un poème sans tournants brusques, ni maisons pour si perdre, sans la trame magique ordinaire, sans Juifs new-yorkais marchand de pyjamas améthyste, rien qu’un endroit ou Billy pourrait se cacher et tirer sur les gens.
Jardins des supplice ou montagnes russes – C’est la radio
Qui m’a apprit la mort de Billy The Kid »

- Extrait du livre de Jack Spicer, Billy The Kid -

15 juillet 2006

L ' Evadé Prisonnier





Au bout d'une rue sans issue, l'enfant s'arrêta.
(Le ciel le ciel le ciel était gris ce jour là )

Il courait après ses sentiments que le temps avait balayés d'une rafale un peu cruelle qu'il ne rattraperait sûrement pas.
(Et le vent soufflait comme si son existence en dépendait)

Il resta là à contempler l'immensité d'un mur, cette limite matérielle à son corps et son coeur qu'il aurai voulu traverser.
(La pluie tombait en trombe et nettoyait les trottoirs dépotoirs)

Son visage lunaire de pantin désarticulé sembla alors inhabité. La folie ordinaire l'avait quitté.
(Les voitures éclaboussaient volontairement les piétons )

Et puis une voix. Des gens qui accourent. Mais le temps est passé. L'enfant a grimpé, glissé. Son sang s'est vidé, maintenant.
(Et les ombres fremissaient en pressant le pas )

Ces sentiments, il les aura finalement récupérés, humide mais encore vivant l'espace de cet instant.
(Le deluge poussa vers les refuges les réfugiés)

Alors, il reviendra s'asseoir un soir aux pieds des briques entassées, tiendra dans ses mains l'histoire sans fin.
(Mais bientôt chacun reprendra son chemin)

Il y aura dans sa venue comme un air de déjà vu, mais de son enveloppe matérielle, de son corps réel inexistant à présent , l'Enfant Lune franchira cette fois le mur du temps.
(La prochaine averse se fait pourtant sentir, elle n'est pas bien loin )

Mais il ne sera plus là pour ressentir ce qu'il aurai vécu, réellement. Comme un évadé du passé, prisonnier du moment présent.
(Et cette pluie à tout lavé ).


























© Misha Gordin


4 juillet 2006

Pieds Nus





















Les lacets s’entortillent autour de sa cheville et le retiennent, ils disent « ne marches pas sur les braises » et il ne les écoute pas. Ils disent « ne t’éloignes pas », il ne les écoute plus. Le soleil parle aussi il dit « je te ferai fondre » mais lui est loin d’être un glaçon, même avec toute ces voix à ses talons.
Alors il interroge son âme qui répond « tu es tout et rien à la fois, cours et tu te rattrapera ». Finalement il se dit à lui-même « mon corps me sert à expérimenter la matière ». Maintenant il sait qu’il est un morceau de la clef du monde.
Sur l’escalier de l’invisible, il remarque : trois marches à grimper en premier, huit à l’arrivée. En haut la porte parle enfin et conclue « je ne m’ouvrirai qu’une fois tout ceux qui le veulent arrivés, alors … prend le temps qu’il te faudra pour évoluer ».

6 juin 2006

Fin

Retour au calme.
Réunion de petits stratagèmes pour oublier la nostalgie qui se sème, petit à petit, qui gangrène la suite des événements. Regardes : en bas l’accident, en haut le grand carrefour des changements.

Un appartement, presque désert ou déserté, sans âmes sur le qui-vive d’être de nouveau abandonnées, les alentours qui s’en foutent un peu et le pourtour qui ferme les yeux.

Hémorragie interne de larmes en citerne. De délicats fragments d’enfance hantent la mémoire, et un constat à l’échéance que trop d’innocences se sont pendues par le fil du rasoir.

Le grand désert ouvre sa grande gueule et avale tout rond, tout ce qui se perd après des illusions, il ne recrache rien qu’un trop plein de vide.
Et l’amer s’exhibe.

Les derniers jours se tracent en forme de haie, à la craie sur un mur que l’on ne franchit que quand la mélancolie se dissimule ou disparaît.


5 avril 2006

Cents Titres

Que le temps s'écoule et circule à la seconde ne nous touche pas. Que les heures s'immiscent ou s'égrènent à la longue à l'intérieur de toi ne te touche pas.
Ne me touches pas toi l'aiguille temporelle qui voudrai que je redescende jusque dans tes méandres existentiels je ne bougerai pas. Alors, que le bout de vos ondes nous encerclent, qu'elles se pressent sur nos tombes et referment le couvercle, je resterai là.
Parce que l'instant s'est arrêté à ça, le temps n'a plus d'importance et s'écroule sous nos pas. Comme dans un songe.
Assis à coté de toi je regarde le monde s'agiter, frôler l'hécatombe et se relever, en douceur mal dosé, attendant le coma pour toucher la réalité du doigt.






























© Christian Richet

3 avril 2006

Dancer In The Dark

&#169 Tess

La communication fait défaut, nos maux sont obsolètes, obsolète aussi, nos mots en porte-à-faux.
Dans ta tête c'est tout noir ce soir, et je viens juste de le voir. C'est une maquette imparfaite seulement de tes idéaux que tu laissais entrevoir, et à te croire plus libre que l'air et l'eau j'avais tout faux.
Seulement maintenant que nos comptes sont réglés, nos cellules refermées à clef, aura tu l'impatience de ne pas rester là où tu en es ?
A ratisser vitesse lumière tes réactions, comme des pierres angulaires à tes démons, je n'ai pas saisi le sens de tes abandons. Face à ça je suis seul contre toi, et à moi il me manque trop de pièces du puzzle. Un morceau du linceul autour de toi déjà, s'accroche un peu à ta peau comme si tu n'étais plus là. Tu n'es plus là. Ce n'est pas toi tout ça, juste une absence voir une enquête de la délivrance. Contre toi.

20 mars 2006

in your hand, let me learn what you hide (in your mind)























Dans ta main ça fait comme les minuscules veinures des feuilles séchées, de la gravure de peau, élimée en plus beau.

Ça fait comme si t'étais traversé, de mille millions d'années, et qu'au fur à mesure de te protéger, le temps t'avais eu à l'usure de tes mains en premier .

C'est épileptique, chaque creux de ta main traversé par ces trois chemins épidermique, parsemé comme un parchemin organique, de l'histoire de ta vie, qui survit sans y croire.

Et pourtant, sans le savoir, dans ta mais il y a l'espoir, celui qui parcourt tout ton corps du milieu jusqu'aux bords, quand l'espace d'un instant tu la tends dans le noir, pour échapper à l'impasse d'une illusion dérisoire.

19 mars 2006

Disheñvelder

© Misha Gordin


















Ce que j'aime en toi c'est ta différence. Ta différence par rapport à moi.
Une limite invisible entre toi et moi qui fait que tu n'es pas plus unique que moi mais que tu es toi. Et qu'en toi tout ce qu'il y a, ne peut pas être à moi, non plus semblable à moi.
Et malgré ça, nous pouvons vivre ensemble sans que l'un de nous se ressemble. Sans que l'un de toi avec l'un de moi ne s'entende, par la parole en apparence, puisque dans le temps le reste s'assemble.
En maitrisant la patiente, si une différence respecte une autre différence, bien des aspects se lient alors de ressemblances. Et chaque chose se métamorphose dans la mouvance, en quelque chose qui se partage en permanence : Notre Existence



1 janvier 2006