Séance : prend ça dans la gueule et mange tes dents ou « de L’Angleterre qui se réveille ».
Nous sommes au début des années 2000. Londres vomi encore un peu de banjo façon « Sing » de Travis et toute l’Angleterre s’apprête à recevoir le débarquement parachutiste des gentils Coldplay. Robbie Williams nous casse toujours autant les couilles jusqu’en France et non loin de là, dans un patelin d’Ecosse, les Franz Ferdinand attendent leur heure, affûtant leur franges et agrandissant leur garde robe neuneu en jouant au sympathique concours de « celui qui aura le look le plus ringard ». Oui mais alors, dans une sombre province du sud, les trois membres d’Archie Bronson Outfit décident que non, la Grande Bretagne ne sera pas qu’une nation de groupes à minettes sponsorisés Franck Provo / Vivian Westwood des mauvais jours, mais qu’un peu de rage sur le dancefloor ne ferai pas de mal. Les voilà donc qui joignent Londres, barbes au vent et chemises mal repassées, lorgnant fermement sur les modèles américains, et sculptant muscles par muscles, tendons par tendons et nerfs après nerfs leur premier grand bras d’honneur à la belle scène rock anglaise. Nous sommes en 2004, Domino leur offre une place sur son catalogue, et Hotel (le mec des Kills) produit « Fur ».
Aussi brut de décoffrage que les rocs du site mégalithique de StoneHenge (pas loin de leur bled d’origine) les compos tendues par le groupe sont un peu le coup de poing dans la gueule de la vague disco rock qui prend un peu trop de place. Là c’est le retour au bon vieux son crado et pas synthétique, aux riffs simples mais tellement efficaces façon Wilko Johnson de Dr Feelgood et surtout aux morceaux piquant qui arrachent comme de la TRES bonne sauce à pizza.
Finalement le deuxième album "Derdang Derdang" enregistré à Nashville, confirme que la musique actuelle tant à revenir au bons vieux son seventies US, parce que les ABO arrivent en même temps qu’un tas de groupe de revival tendance psyché, sauf que là où beaucoup additionnent juste les influences, eux ont déjà réussis à en dégager un son qui leur est reconnaissable entre mille. Déjà parce que Sam Windett chante comme un damné qui aurai les mains qui brûlent des flammes de l’enfer et ça fait mal quand on joue de la guitare ce qui explique les accélérations soudaines dans le rythme, et puis bon, y'a de bonnes vibrations blues dans leur truc. Mais la cerise sur le gâteau c’est quand même que, sur des morceaux plus folk, les mecs ont vraiment le truc qui sort des tripes et qu’on appelle « l’inspiration », qui en résumé, dispense d’en faire des tonnes pour sortir une putain de bonne chanson comme « the Cuckoo ».
En parallèle on trouve aussi un album fourre tout, collaboration d'un week end en duo (Sam Widett et le batteur Mark Cleveland) sous le nom de The Pyramids. Du Archie Bronson Outfit en plus hypnotique encore, où les distorsions psychés sont poussées à l'extrême. Plus d'info ici. Et un autre article interressant par là.
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