« Un peu de douceur » je lui disais « comme le temps qui coule dans le sablier ».
Il y avait ces couleurs, tout un dégradé au dessus de nos tête, du vert souvent vif agité par le vent. Il y avait ces cheveux roux colorés, petites mèches ensoleillées par moment parcourut de reflets dorés.
« Le vent chatouille la nature on dirait, regardes-là se tortiller ! » il remarquait, « crois–tu qu’il serai capable de me débarrasser de ma colère ? »
Je ne savais pas trop.
J’écoutais un peu sa voix un peu ses yeux un peu tout et n’importe quoi, lui et rien à la fois. Et puis … « viens voir ! » je m’écriais, « regardes cet arbre ! Tu m’aides à grimper ? »
- « Pourquoi ? »
- « Juste parce que s’il te plait »
Je n’ai jamais été très douée pour les explications, peut être que je n’en avais pas vraiment, ou si, particulièrement à ce moment là je me suis dit que là haut je me rappellerai de sa question.
Sur le chemin, les branches des arbres étaient arquées, cette particularité qu’on aurai dit répétée à l’infini, avait créé une voûte organique, tunnel végétal, un truc banal pour l’endroit. C’est juste qu’on ne voyait plus le ciel.
Je suis monté à l’arbre.
Très haut.
Par-dessus la voûte.
« Qu’est ce que tu vois ? » il m’interrogea, et moi gentiment je me moquais « Le ciel imbécile ! qu’est ce que tu crois ? »
- « Bien sur, bien sur que tu vois le ciel, mais comment il est ? »
- « Peut être …peut être que tu devrai venir voir par toi-même, je crois qu’il te plaira »
- « Je préfère que tu me racontes »
- « Eh bien …c’est un grand désert à l’envers, un désert de coton tout blanc et immensément plat »
Il ne répondit pas. Pendant ce temps moi, je me rappelais de sa question, alors je lui soufflais « C’est peut être là dedans que tu pourrai étouffer ta colère. »