Il a la silhouette flottante des êtres réels déjà absents, et leur teint blanc.
Il se laisse couler d’une pièce à l’autre dans l’appartement, changeant souvent apparence, visage et vêtements.
Tantôt icône déchue des années trente en costard - chemise blanche et pantalon noir - ou bien figure moderne du looser citadin, marginal ange gardien.
Sa présence nocturne est semblable aux aurores boréales, beauté fatale et insaisissable d’un certain mirage visuel.
Oui il ne vient parader que quand le soleil se cache à l’horizon.
Et dès lors que la nuit passe, s’installe le doute de l’illusion.
N’est–il qu’invention de l’imagination ?
Le doute est mince, son existence ne tient qu’aux images qui traversent nos têtes ; aux histoires qui s’inventent à mesure des heures que l’on arpente,
Le fil de nos hallucinations.
Alors il devient figurant du film muet de nos instants de vie solitaire.
L’homme de chair opaque aux limites de la transparence,
L’am(i) imaginaire.